Le projet à Pitcairn

L’archipel de Pitcairn comprend quatre îles quasi vierges d’une superficie de 47 km2 (Pitcairn, Henderson, Ducie et Oeno) situées entre la Polynésie française et l’île de Pâques. L’île de Pitcairn est la seule habitée par une cinquantaine d’habitants, ce qui en fait un des territoires insulaires les moins peuplés au monde. Une partie de cette communauté est issue de la descendance de Polynésiennes et de révoltés du Bounty (une frégate de la Royal Navy), qui ont trouvé refuge sur cette île isolée en 1790 pour échapper à la pendaison suite à la célèbre mutinerie. 

Ces îles abritent un patrimoine naturel remarquable, notamment au niveau de la biodiversité marine, encore très préservée. Pitcairn est toutefois menacée par les activités humaines (exploitation du bois) et la présence d’espèces envahissantes, notamment de chèvres sauvages qui sont responsables de l’érosion des bassins versants. Une étude scientifique a révélé en 2017 que l’île d’Henderson présentait la plus forte densité au monde de déchets plastiques (671 morceaux par mètre carré).

La gestion intégrée des zones côtières consiste à utiliser durablement le littoral en conciliant le développement socio-économique et la sauvegarde du patrimoine biologique, écologique et culturel pour les populations actuelles et les générations futures.

Le plan d’action du projet INTEGRE à Pitcairn a été élaboré en concertation étroite avec les habitants, soucieux de la préservation de leur environnement et de leur patrimoine, ainsi qu’avec le conseil de l’île et la Direction de la division des ressources naturelles.

Les diverses actions menées pendant les quatre années de mise en oeuvre du projet avec les acteurs locaux visaient à :

• Améliorer la gestion des déchets
• Limiter l’érosion des sols
• Mieux gérer les ressources halieutiques
• Réguler les espèces envahissantes
• Promouvoir un développement commercial

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Le projet INTEGRE visait à promouvoir la gestion intégrée de cette zone côtière d’exception et à s’adapter aux contraintes de ce territoire très peu peuplé.

Objectifs :

Les consultations de la population et des autorités ont fait ressortir les enjeux principaux.

• Améliorer la gestion des déchets (en particulier des déchets dangereux)
• Maitriser l'érosion des sols
• Préserver et promouvoir Pitcairn par une gestion une valorisation durable de l'environnement

La mise en oeuvre du plan d’action a du prendre en compte plusieurs contraintes :

• La disponibilité de la main-d’oeuvre, qui est non seulement limitée, mais aussi engagée dans la construction du port
• Les importants coûts de transport, en raison de l’isolement de l’île
• Les contraintes liées aux trajets. Il faut dans un premier temps relier Tahiti puis Mangareva, l’île principale de l’archipel des Gambier. De là, trois fois par an (mai, août et novembre), une série de trois rotations maritimes est organisée pendant deux semaines. Il faut deux jours en bateau pour relier Mangareva à Pitcairn
• La maîtrise de la population de chèvres sur l’île a été un préalable indispensable à la mise en oeuvre des actions liées à la prévention de l’érosion

Le plan d’action du projet INTEGRE à Pitcairn a été élaboré en concertation étroite avec la population locale. Au cours d’une mission à Pitcairn du 5 au 8 juin 2014, deux coordonnatrices INTEGRE ont rencontré le conseil, le directeur de la division des ressources naturelles, le président de la Coopérative des producteurs de l’île de Pitcairn (PIPCO) et d’autres membres de la population locale. Elles ont pu visiter le site du port auxiliaire de Tedside, mesurer les problèmes d’érosion (en particulier à St Paul’s) et relever la présence d’espèces végétales envahissantes. Elles ont expliqué le projet INTEGRE et la méthode participative de la GIZC.

Plusieurs membres de la communauté locale ont manifesté un vif intérêt pour le projet et ont proposé de nouvelles activités complémentaires selon un processus de concertation de plusieurs semaines (échanges en réunion publique, approbation par l’ordonnateur territorial de Pitcairn et le comité de pilotage INTEGRE en novembre 2014). Cela a conduit à relever la contribution financière du projet à 580 625 NZD, soit 371 600 €. Des comités et des procédures ont été élaborés pour la mise en oeuvre du projet selon la procédure ci-dessous :

Les chiffres clés :