Nouvelle-Calédonie

Le 30 septembre, l'association de chasse TIPWOTO a invité la CPS, les élus de la province Nord et ses techniciens, ainsi que plusieurs représentant d'association partenaires à venir découvrir les premiers résultats en matière de restauration écologique et de régulation des espèces envahissantes, maintenant visibles sur le bassin versant de la Thiem. Ces initiatives sont co-financées par les projets INTEGRE et RESCCUE et la province Nord.

Les actions en cours de réalisation autour du bassin de captage d'eau potable de Hâccinèn, alimentant 8 des 10 tribus de la commune, visent avant tout la sécurisation des ressources en eau. « La forêt joue un rôle d'éponge. La perte du couvert forestier, couplée à un phénomène d'érosion, suite aux incendies et aux dégâts causés par les cerfs et les cochons, menace directement la ressource en eau » précise Quentin Delvienne, de l'ONFi, coordinateur local des projets INTEGRE et RESCCUE.

Trois grands champs d'activités, complémentaires, ont été engagés avec la participation des habitants et associations de Poyes et Tiwaé : régulation des populations de cerfs et cochons ; restauration du couvert végétal du bassin versant par la plantation d'espèces indigènes et la construction de petits ouvrages antiérosifs végétalisés et enfin mise en place d'un dispositif de suivi hydrologique, météorologique et de l'érosion.

Les jeunes des tribus, avec une participation notable des enfants et mamans, se sont tout particulièrement investis dans le travail de restauration. Environ 650 pieds ont déjà été plantés. D'autres suivront. « Ici on n'a pas de ressources minières. Notre avenir, c'est la forêt et le lagon. C'est à nous de les préserver » explique Raymond Trocas, le référent plantation de la tribu de Poyes. « Une des espèces plantées est appelée en langue locale : l'arbre qui annonce la forêt » ajoute Phillippe Kaehene. Tout un symbole.

En parallèle, des opérations de chasse sont menées très régulièrement par l'association Tipwoto pour limiter les dégâts des cerfs et cochons sur la forêt. Pour passer plus de temps sur la zone de chasse ciblée, ils ont construit un campement de chasse, à l'aide de matériaux locaux ainsi qu'un garde-manger pour conserver la viande. Un outil de géolocalisation des abattages a été développé pour suivre leurs actions et améliorer l'efficacité des interventions. Les chasseurs, tous membres des tribus de la zone, ont suivi des formations en partenariat avec la FFCNC, et l'association est aujourd'hui capable de générer en partie son propre financement grâce à la fabrication et la vente de pièges, l'organisation d'évènements, la vente de viande de chasse, les primes à la mâchoire.

Enfin, la mise en place de parcelles de suivi de l'érosion, sur différents types de sols, impactés différemment, permettra une compréhension fine des phénomènes d'érosion, à travers l'analyse scientifique des volets hydrologique et sédimentaire.

Ces premiers résultats sont extrêmement prometteurs, avec une forte implication locale et en particulier des jeunes. La combinaison d'actions de régulation et de restauration, couplée au caractère innovant des outils développés, est un modèle qui peut être répliqué en province Nord, et dans d'autres pays du Pacifique.

 

 

Initiatives des Territoires pour la Gestion Régionales de l’Environnement

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